« Mbula ebetaki » ou quel « plan pluie » des dirigeants de Kinshasa ?
Kinshasa, le 16 mars 2021
Par Cheik FITA
Envoyé spécial de l’ Info en Ligne des Congolais de Belgique
A Kinshasa la capitale de la RD Congo le jour où il pleut (comme aujourd’hui, et d’autres jours de l’année), il y a une phrase fétiche que l’on entend pour justifier ceci ou cela : « Mbula ebetaki ». Entendez : Il a plu.
C’est parce qu’il a plu que je ne suis pas venu au boulot,
C’est parce qu’il a plu que je n’ai pas respecté mon rendez-vous,
C’est parce qu’il a plu et tutti quanti.
C’est entré dans les mœurs avec tout ce que cela implique. Depuis quand ? Pourquoi ? Jusque quand ? Est-ce une fatalité ? Les kinois doivent-ils en être fiers ? Et leurs dirigeants ?
Qu’en est-il dans d’autres capitales du monde ?
Londres est réputée (à tort !) comme étant la ville où il pleut le plus au monde. Mais en réalité, les londoniens ont cultivé un comportement particulier face à la pluie : l’usage du parapluie !
J’en ai un souvenir vivace.
En juin 2016, j’étais en vacances à Londres avec mon épouse. Il y avait un beau soleil. Le temps d’entrer dans un magasin puis d’en sortir, il pleuvait déjà.
A la minute, tous ceux qui étaient autour de nous firent sortir un parapluie, sauf nous les deux bruxellois. Nous entrâmes vite dans un magasin où il y avait toutes sortes de parapluies, et nous nous en procurâmes.
Et à Kinshasa ?
Kinshasa est une des plus grandes capitales francophones du monde, et il y pleut souvent !
Quelle réponse est donnée ? « Mbula ebetaki ». C’est devenu un modus vivendi.
Cela est-il profitable à la ville ?
Il pleuvra toujours à Kinshasa. Que faire ?
Les dirigeants et les habitants de Kinshasa sont en devoir d’inventer un autre comportement face à la pluie et se débarrasser de cette phrase quelque peu fataliste : « Mbula ebetaki »
Avec la pluie, même la circulation des véhicules et des piétons diminue