Kinshasa. Création du « Réseau des Maisons de Jeunes et de la Culture »
Kinshasa, le 15 août 2021
Par Travis Vilar
Dimanche 15 août 2021 à Kinshasa, à l’issue d’une séance de travail entre des membres de l’association des anciennes d’Umoja-Kolwezi, une quinzaine de jeunes et Cheik FITA administrateur de l’asbl de droit belge ACRDC, il a été créé le « Réseau des Maisons de Jeunes et de la Culture »
Une équipe de coordination provisoire a même été choisie.
Le « Réseau des Maisons de Jeunes et de la Culture » qu’est-ce ?
En 2011 à Bruxelles il avait été créée une asbl dénommée « Alliance Citoyenne pour la RD Congo » en abrégée, ACRDC.
Cette association avait entre autres comme objectif la création en RD Congo des maisons de jeunes et de la culture.
Mais l’environnement politique d’alors ne se prêtait pas à pareilles initiatives. C’est avec l’alternance à la tête de la RD Congo qu’un climat propice à pareilles initiatives s’est installé.
C’est ainsi que profitant de son séjour littéraire pour la promotion de son coffret de livres, Cheik FITA de l’ACRDC avait échangé avec les membres de l’association des Anciennes du lycée Umoja de Kolwezi sur le projet. Celles-ci étaient très intéressées. C’est ainsi que dimanche 15 août, les anciennes d’Umoja-Kolwezi ont organisé une séance de travail à laquelle étaient invités des jeunes, dont certains, fils des membres pour un échange et des discussions.
Depuis la Belgique par télé-audio, Daniel Otto Président d’ACRDC a donné les grandes lignes de leur association et les opportunités que présentait un partenariat Belgique-RDC via son association et les anciennes d’Umoja-Kolwezi.
Cheik FITA s’est alors longtemps adressé aux jeunes pour leur donner les tenants et aboutissants du projet.
Ci-dessous l’essentiel de son argumentaire.
Du constat.
Actuellement en RD Congo, il n’existe pratiquement pas de maisons de jeunes et de la culture, dans aucune commune. Les jeunes congolais sont abandonnés à leur triste sort. Et quand on jette un coup d’œil dans les pays occidentaux, toutes les communes sont pourvues de pareilles structures.
Pour retrouver pareilles infrastructures, il faut remonter plus de trente ans dans le temps.
En 1992, lors de la CNS, la Conférence Nationale Souveraine, des actes avaient été pris demandant à l’état :
- « La construction d’une maison de la culture comprenant une salle polyvalente, une bibliothèque et des salles de jeux au sein de toute agglomération de plus de 10.000 habitants ;
- La construction d’un centre culturel avec salles de spectacles et d’une bibliothèque au sein d’une agglomération de plus de 100.000 habitants et dans toutes les municipalités ;
- La construction d’un complexe culturel comprenant au moins une grande salle de spectacles, un hall d’exposition, une bibliothèque et une salle de lecture dans toute agglomération de plus d’un million d’habitants et dans le chef lieu de régions.
Depuis ce temps, soit trois décennies, y a-t-il déjà eu un début d’exécution de cela ?
Non !
Si depuis trente ans, l’Etat congolais n’a rien fait en la matière, y a-t-il une preuve qu’il le fera cette année, l’année prochaine ou les années à venir ?
Qui sont les victimes ?
Les jeunes.
Or,
- Les jeunes représentent plus de la moitié de la population congolaise,
- Les jeunes sont la catégorie sociale la plus dynamique du pays,
Et l’on dit souvent : « Les jeunes sont l’avenir de demain ».
En quoi tous ces jeunes de 1990 à 2020 ont-ils pu être l’avenir du pays, sachant que durant tout ce temps ils ont été privés par l’Etat d’un de leurs droits les plus importants : le droit à la culture.
Que faire alors ?
Qui doit changer cet état de choses ?
Les jeunes eux-mêmes, les premiers concernés.
Ils doivent se mobiliser pour l’obtention :
D’une maison de la culture pour toute agglomération de plus de 10.000 habitants, autrement dit : 10.000 Maisons des Jeunes et de la Culture à travers le pays.
Modus opérande et définition
Comment y arriver ?
Grâce à cette initiative : le Réseau des Maisons de Jeunes et de la Culture.
Qu’est-ce ?
Le Réseau des Maisons de Jeunes et de la Culture.
C’est une plate-forme qui vise à gérer et coordonner plusieurs Maisons de Jeunes et de la Culture à créer à travers toute la République.
Le R-MJC a comme entre autres objectifs de faire prendre conscience à chaque jeune Congolaise et à chaque jeune Congolais :
- Qu’un de ses plus grands droits, c’est le droit à la culture, à l’information et au loisir.
- Que le droit à la culture, à l’information et au loisir s’acquiert et s’exerce à la base c’est-à-dire là où l’on vit à savoir, le quartier, la commune, la ville,
- Que pour défendre ce droit et en jouir, les jeunes doivent s’organiser à la base en groupe, établir une liste de leurs besoins et chercher les moyens pour leur financement.
- Que prioritairement, il est impérieux que les jeunes aient un lieu de rencontres, d’échanges, d’informations et de culture appelé : Maison de Jeunes et de la Culture. MJC.
Une fois ces préalables établis, le R- MJC jouera alors pleinement son rôle de plate-forme :
- En mettant en réseau toutes les MJC et en assurant la promotion,
- En suscitant le jumelage avec les jeunes Congolais vivant en occident via leurs communes, pour des soutiens financiers, matériels et pour la formation,
En résumé :
Nature et structures
Le réseau des maisons de jeunes et de la culture pour jeunes congolais se veut être une structure à deux interfaces :
1) En Europe, en Amérique ou dans des pays émergeants d’Asie, un groupe de Congolais et amis du Congo s’organisent dans une ville ou une commune pour collecter des fonds et du matériel à caractère social ou culturel : ordinateurs, appareils médicaux, petits outils d’agriculture…)
2) En RD Congo, cette mini structure choisit une ville ou une commune en RD Congo afin d’établir un jumelage via une structure locale comme interface.
Objectifs
– Mettre en place dans différentes communes ou ville d’occident une cellule de jumelage.
– Aider la cellule d’occident à créer une cellule jumelle dans une commune ou une ville en RD Congo
– Soutenir les jeunes en RD Congo via ce jumelage.
A l’issue de cet exposé, un échange a eu lieu avec les jeunes.
Ci-dessous certaines de leurs préoccupations :
- Doit-on commencer la mobilisation dès maintenant ?
- La culture des jeunes est un enjeu pour l’état aussi. Et si l’état s’y mêlait en décidant de réaliser cela lui-même ?
- Ce projet est-il seulement culturel, ou doit-on envisager aussi qu’il génère des emplois rémunérés ?
- S’il faut démarrer, cela sera-t-il seulement pour les communes urbaines ou devrait-on s’intéresser aussi à l’intérieur du pays ?
- Dans la mentalité des jeunes kinois, quand tu viens avec un tel projet, ils te demandent, que gagnerai-je moi ?
- Les activités à organiser dans ces MJC seront-elles gratuites ou payantes ?
Après échanges et discussions, il a été décidé de mettre en place un comité provisoire de coordination du projet : « Réseau des Maisons de Jeunes et de la Culture »
Il est composé des jeunes suivants :
Bianca Kabwe,
Consoly Ebende,
Venica Bikomba,
Providence Bikomba,
Andréa Bosombo.
Prochaines étapes :
Rédaction de la charte devant régir le projet,
Choix des communes pilotes,
Rédactions des correspondances aux différentes autorités,
Campagne de mobilisation des jeunes de différentes communes de la République afin qu’ils adhèrent au projet.