F. Tshisekedi à l’ONU : « Nous, Peuple congolais, sommes décidés, cette fois-ci, à mettre définitivement fin à l’insécurité à l’Est de notre pays, quoi qu’il en coûte. »
Mardi 20 septembre 2022 à la tribune de l’assemblée générale de l’ONU à New York, le Président congolais Félix Tshisekedi a consacré 1874 mots sur 4378 de son discours, à l’insécurité à l’Est de la RD Congo, « causée principalement par les convoitises que suscitent ses fabuleuses richesses naturelles et les ambitions de puissance de certains de ses voisins. »
« Une crise sécuritaire aigue qui dure depuis plus de 20 ans à l’Est de son territoire national. »
Félix Tshisekedi a donné l’historique de la crise, et dressé le tableau actuel de la situation, pointant du doigt l’instigateur de cette crise, donnant des pistes de solution et chutant par une déclaration claire et ferme :
: « Nous, Peuple congolais, sommes décidés, cette fois-ci, à mettre définitivement fin à l’insécurité à l’Est de notre pays, quoi qu’il en coûte. »
Ci-dessous les extraits majeurs qui ont ponctué le discours du Président congolais :
Et, « en dépit des efforts internes inlassables, de la présence militaire massive de l’ONU au Congo et de son soutien diplomatique pendant 23 ans, le mal sécuritaire continue à ronger mon pays. »
« Depuis mon élection à la tête de la RDC, je n’ai eu de cesse de me battre, chaque jour, pour la paix et la sécurité dans les provinces congolaises de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. M’inscrivant dans une philosophie de réconciliation avec nos voisins, je n’ai ménagé aucun effort pour rassurer les Chefs d’État des pays limitrophes »
« La RDC par des incursions directes de ses forces armées, les RDF, mais aussi occupe des localités de la province du Nord-Kivu par un groupe armé terroriste interposé, le Mouvement du 23 mars dit M23, auquel il apporte un soutien massif tant en matériels de guerre qu’en hommes de troupes… »
« Et, comme pour défier la communauté internationale, le M23 avec le soutien de l’armée rwandaise a même abattu un hélicoptère de la MONUSCO et tué 8 casques bleus, commettant ainsi un crime de guerre. »
« pour éclairer la communauté des nations et mettre fin aux sempiternelles dénégations des autorités rwandaises à ce sujet, le Gouvernement congolais réitère sa demande au Président du Conseil de Sécurité de distribuer officiellement aux membres du Conseil le dernier rapport des experts de l’ONU sur la situation sécuritaire à l’Est de la RDC et de le faire examiner avec diligence par lui afin d’en tirer toutes les conséquences qui s’imposent sur le plan du droit de la paix et de la sécurité internationale. Il y va de l’image et de la crédibilité de notre Organisation. »
« … Encourager le Rwanda à poursuivre son agression, ses crimes de guerre et ses crimes contre l’humanité en RDC »
« … Que l’État congolais et la société civile congolaise ne permettront jamais à quiconque de tenir le discours de la haine tribale, ethnique et raciale ou xénophobe dans notre pays. »
« FDLR, dont se servent les dirigeants rwandais pour justifier les agressions répétées de la RDC est un alibi qui n’est corroboré par aucun fait avéré sur le terrain. »
« Dès lors, les Congolais se demandent de quelles FDLR parle-t-on ? Quel est le mètre carré du territoire rwandais occupé par ces fantomatiques FDLR ? A quel lieu précis du sol rwandais a-t-on vu un jour un seul soldat congolais ? »
Et pour la sortie de crise, le Président congolais propose :
« A cet effet, il est nécessaire de :
- Rendre effectifs le retrait immédiat du M23 des localités occupées, le retour des déplacés congolais de ces localités à leurs domiciles et la cessation sans condition du soutien de l’armée rwandaise à ce groupe terroriste, selon l’esprit et la lettre de la feuille de route de Luanda convenue entre la RDC et le Rwanda, ainsi que des déclarations successives du Conseil de sécurité de l’ONU, du Conseil de Paix et de Sécurité de l’UA, de la Communauté d’Afrique de l’Est, CAE, et de la Communauté pour le Développement de l’Afrique australe, SADC ;
- Multiplier les pressions sur le Rwanda et le M23 dont les dirigeants sont, du reste, sous sanctions de l’ONU, et montrer plus de fermeté à leur égard, pour qu’ils respectent les positions prises par les organisations internationales précitées ;
- Appuyer la poursuite du processus de paix de Nairobi, les discussions de Luanda RDC-Rwanda et le déploiement de la Force régionale de l’Afrique de l’Est dont le Statut et les Règles d’engagement viennent d’être signés le O8 septembre dernier à Kinshasa successivement par le Gouvernement congolais et le Secrétariat Général de la CAE, d’une part, et, d’autre part, par les FARDC et le commandement de cette Force ;
- Encourager le Président honoraire du Kenya, UHURU KENYATTA et le Président de l’Angola JOÃO LOURENÇO, Médiateurs de la CAE et de l’UA dans la crise sécuritaire en RDC à poursuivre leurs bons offices ;
- Lever tout obstacle à la restructuration par la RDC de ses Forces Armées et à la montée en puissance de celles-ci pour mieux remplir ses missions régaliennes, notamment par la levée pure et simple de toutes les mesures restrictives de l’acquisition des équipements militaires, quelle qu’en soit la forme édictée par le Conseil de sécurité de l’ONU. »
« La réalisation des actions préconisées ci-dessus garantira, sans doute, le Peuple congolais de la certitude d’un règlement de la crise et facilitera un dialogue constructif entre toutes les parties concernées quant à ce.
Et en conclusion le Président Tshisekedi dit :
« Nous, Peuple congolais, sommes décidés, cette fois-ci, à mettre définitivement fin à l’insécurité à l’Est de notre pays, quoi qu’il en coûte.
L’heure a sonné de casser à jamais le cycle infernal de la violence à l’Est de la RDC pour stabiliser la Région des Grands Lacs afin de tirer le plus grand bénéfice de ses potentialités économiques ainsi que de sa riche biodiversité pour sauver l’humanité face aux changements climatiques. »