Saga CNDH-RD Congo, l’impossible « Imperium »

Saga CNDH-RD Congo, l’impossible « Imperium »

Kinshasa, le 11 octobre 2023

Par Cheik FITA

Depuis le 1er septembre dernier, assez régulièrement, des informations contradictoires circulent sur la présidence réelle de la CNDH , cette institution d’appui à la démocratie.

Le mercredi 11 octobre, le directeur de cabinet du Président Paul Nsapu a rendu public un communiqué selon lequel il y a eu des incidents au siège de cette institution sur le boulevard du 30 juin croisement Batetela. (voir communiqué en bas).

Le comité des « putschistes » voulait recevoir une délégation de la PNUD alors qu’elle était venue pour rencontrer « le Président Paul Nsapu ».

Cela a dégénéré.

Pour la petite histoire, début septembre, une majorité des commissaires de cette institution avait publié un document selon lequel ils avaient désavoué leur Président Paul Nsapu, et qu’à sa place, ils avaient « élu » Mme Gisèle Ntumba Kapinga comme présidente.

Le problème c’est que la procédure était biaisée de telle sorte que jusqu’à ce jour, officiellement, le Président de cette institution c’est Paul Nsapu. Selon le principe de parallélisme de forme, il faudrait une ordonnance présidentielle pour l’éventuelle nouvelle Présidente, en passant par l ´assemblée nationale.

Or, nous sommes déjà en précampagne électorale et l’assemblée nationale a d’autres priorités que de se pencher sur des situations où des membres d’une institution sont incapables de se surpasser, de mettre de côté leurs petites ambitions, et de permettre à l’institution de participer au processus électoral actuel.

Même le Président de la République a d’autres priorités en ce moment.

Conséquence, l’institution risque d’être bloquée durant plusieurs mois, un sabotage qui ne dit pas son nom.

En dehors de quelques erreurs éventuelles managériales mineures, Paul Nsapu a peut-être sous-estimé le caractère éminemment politique de l’institution qu’il dirige. Qu’est-ce qui dit que ses collègues commissaires ne sont pas politiquement colorés et que peut-être il se trouve exactement dans une situation similaire de celle du Président Félix Tshisekedi au début de son mandat, avec la coalition CACH-FCC.

« On reconnait un arbre par son fruit ». Le fruit de cette crise au CNDH c’est le blocage de l’institution, donc « l’arbre putsch » est mauvais.

A qui profite cette crise visiblement entretenue?  Sûrement à ceux qui tirent les ficelles. Qui?

Les putschistes auront bon avoir la majorité comme l’avait le clan Kabila, ils devront se mettre à l’évidence, ils ont en face d’eux un Président investi par ordonnance, et donc ayant l’impérium, l’impossible imperium pour eux.  Ils doivent en tirer les conséquences… Au risque d’aller d’illégalité en illégalité.

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