Tentative de « coup d’Etat » à Gombe ?

Tentative de « coup d’Etat » à Gombe ?

 

Kinshasa, le 20 mai 2024

Par Cheik FITA

Dimanche 19 mai 2024 jusqu’en début d’après-midi, un kinois qui n’aurait ni écouté la radio, ni consulté les réseaux sociaux ne pouvait pas savoir qu’il y avait eu quelque part dans la capitale, dans la commune de la Gombe, une tentative de « coup d’Etat ».

Ayant parcouru le trajet Hôtel Phoenix devant l’ISTA- aéroport de Ndjili vers neuf heures et retour vers 12h00, je n’ai pu relever que deux incidents quelques peu anormaux susceptibles d’être signalés :

  • A l’aéroport, la sortie internationale n’était pas empruntée par les voyageurs, et quelques militaires de la garde présidentielle empêchaient les bagagistes de s’agglutiner devant. En temps normal, il n’y a pas pareil dispositif. Aucun vol n’avait été annulé.
  • Vers 12h00, sur le chemin de retour, à la 7è rue Limete, quelques jeunes badauds avaient brûlé deux pneus et des contenus de poubelle, sans que cela gêne la circulation.

Quoique dimanche, les bouchons de Bitabe et quartier 1 à Ndjili étaient toujours là. Mais en général, la circulation était un peu plus fluide que durant la semaine.

Aux arrêts de taxi, l’incident était absent des conversations. Dans le taxi que j’avais pris, c’est à peine si un passager faisait un commentaire moqueur sur le vidéo en live des assaillants. La RTNC, la télévision nationale avait commencé à diffuser une brève bande passante sur l’incident.

Pendant ce temps, une vedette de la musique religieuse donnait son concert dans un stade des Martyrs archiplein.

Dans son premier journal de la journée, la télévision nationale diffusa le communiqué officiel de l’armée sur l’incident.

Il aura fallu suivre les médias internationaux France 24, TV 5 et RFI pour avoir une version plus ou moins cohérente.

Pour le commun des kinois, l’initiateur du coup de force était un parfait inconnu.

Difficile de convaincre les kinois qu’il y avait eu tentative de coup d’Etat, quand les assaillants n’avaient comme hauts faits d’armes que l’attaque de la résidence d’un vice Premier ministre, puis avoir paradé durant quelques minutes au Palais de la Nation, où personne n’habite, lieu où le Président ne passe que sporadiquement pour des manifestations officielles, et qui depuis cinq ans, a toujours été absolument vide en dehors des heures de bureau.

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